Reconnaître les faux sugar daddies & les scams avant qu’il ne soit trop tard

Rédigé par Jade Monroe · Medium · Facebook · X

Quand on découvre le sugar dating en Belgique, on a parfois l’impression que tout le monde est soit un sugar daddy parfait, soit un escroc complet. Dans les discussions anonymes, on lit souvent la même phrase : “Je pensais avoir trouvé mon sugar daddy, mais c’était juste une arnaque.” Cet article plonge dans ces récits – pas pour faire peur, mais pour que vous repériez les signaux bien plus tôt qu’eux.

Tout commence par un message parfait… et finit par une “verification fee”

Le scénario est familier : vous recevez un message d’un homme qui promet plusieurs milliers d’euros par semaine “sans que vous n’ayez rien de spécial à faire, juste être vous-même”. La conversation parle à peine de vous, mais beaucoup d’argent. C’est flatteur, mais ça sonne aussi un peu comme un spam de luxe.

Dans de nombreux témoignages, on voit ensuite un tournant : l’argent serait “déjà en attente”, mais vous devez d’abord payer une petite verification fee, ou acheter une carte cadeau “pour prouver que vous n’êtes pas une arnaqueuse”. Puis les montants demandés augmentent, la pression aussi, pendant que votre compte en banque se vide. La seule chose que vous prouvez, c’est que vous êtes vulnérable – et c’est exactement ce que recherchent ces faux sugar daddies.

Le piège du “je t’envoie un virement, tu me renvoies une partie”

Autre classique dans les récits : le sugar daddy qui envoie une capture d’écran d’un virement “en cours” ou d’un chèque. Il affirme vous envoyer une grosse somme, et vous demande ensuite d’en renvoyer une partie à lui ou à “son assistante”.

En pratique, le virement est faux ou annulé plus tard, alors que votre renvoi, lui, est bien réel. Plusieurs personnes racontent avoir perdu toutes leurs économies comme ça, parce qu’elles ont fait confiance à une photo et à des mots doux. Si quelqu’un veut vraiment vous payer, il n’a pas besoin d’inventer un système compliqué avec un remboursement de votre côté.

Trop beau pour être vrai : quand votre intuition n’est pas là pour rien

Beaucoup de sugar babies disent à posteriori : “Je savais au fond que quelque chose clochait, mais j’avais tellement besoin d’argent.” C’est probablement ce qu’il y a de plus cruel dans les sugar daddy scams : ils s’attaquent justement au stress, aux dettes et à la honte. Plus vous êtes sous pression, plus il est facile d’ignorer les signaux.

Un ensemble de signes doit vous alerter : montants énormes, urgence (“décision aujourd’hui”), discours flou sur sa vraie vie, et pression pour partager vite des données sensibles. Ce n’est pas une opportunité en or, c’est un gyrophare rouge. Un sugar daddy sérieux veut, en général, que vous vous sentiez en sécurité – lui aussi n’a pas envie de drame.

Ce que disent vraiment les utilisatrices sur les faux sugar daddies

En lisant les discussions, on voit revenir les mêmes types d’expériences :

• des hommes qui demandent des photos intimes dans les tout premiers messages “pour vérifier que vous êtes réelle” ;
• des comptes qui envoient exactement le même texte à des dizaines de filles, en changeant juste le prénom ;
• des profils parfaits, avec des photos dignes d’une banque d’images et des allowances irréalistes ;
• quelqu’un adorable tant que vous dites “oui”, puis insultant ou agressif dès que vous posez une limite.

La leçon qui revient souvent : ne jugez pas un sugar daddy à ses phrases bien tournées, mais à son comportement. Quelqu’un de sérieux accepte l’idée d’un appel vidéo, d’y aller doucement, de fixer des règles, et votre droit de changer d’avis. Celui qui ne veut que votre argent ou vos photos s’impatiente dès que vous posez une barrière.

Spécificité belge : petites villes, grands secrets et risques en plus

En Belgique, tout le monde a peur d’être reconnu. Étudiantes à Louvain, Liège ou Namur, jeunes actifs à Bruxelles ou Anvers… Personne n’a envie de croiser son prof, son collègue ou son voisin dans le “bowl”. Résultat : beaucoup de profils flous, pas de visage, uniquement du chat anonyme.

Mais cette anonymat est aussi le terrain de jeu idéal pour les scammers. Moins on sait qui est qui, plus il est facile de se faire passer pour quelqu’un d’autre. C’est pourquoi de plus en plus de personnes expérimentées exigent au minimum un appel vidéo ou un premier rendez-vous dans un lieu public – pas parce qu’elles sont “parano”, mais parce qu’elles ont déjà payé leurs cours de la manière la plus douloureuse.

Signaux d’alerte très concrets : quand cliquer sur “bloquer” tout de suite

Pour sortir du flou, voici quelques drapeaux rouges qui reviennent dans presque chaque histoire d’arnaque :

• on vous demande d’envoyer d’abord “un petit montant” pour vérifier quelque chose ;
• il insiste pour utiliser des moyens de paiement bizarres que vous ne connaissez pas ;
• il refuse catégoriquement d’appeler en vidéo ou d’envoyer une photo récente ;
• toute la conversation tourne autour de l’argent ou du sexe, jamais autour de vous ou de vos envies ;
• il vous met la pression pour décider vite ou pour tout garder secret.

Si vous cochez deux ou trois de ces cases, vous n’avez pas besoin d’un signe supplémentaire. Vous n’êtes obligée à rien : vous pouvez disparaître du chat, bloquer le profil et passer à autre chose sans vous justifier.

Comment se protéger réellement dans le monde du sugar dating

Zéro risque n’existe pas, mais vous pouvez le réduire fortement. Beaucoup de personnes expérimentées recommandent de ne jamais donner votre adresse, votre lieu de travail, votre établissement scolaire ou votre nom complet avant qu’il y ait un vrai climat de confiance. Aucune copie de document, aucun accès à vos comptes, aucune donnée bancaire – même “juste une fois”.

Concrètement, créez des comptes séparés, fixez des règles claires sur les lieux et horaires de rendez-vous, et faites toujours la première rencontre dans un endroit public. Prévenez au moins une personne de confiance : où vous allez, avec qui, et à quelle heure vous êtes censée rentrer. Ça paraît exagéré, jusqu’au jour où on lit quelqu’un qui regrette de ne pas l’avoir fait.

Et si vous voulez continuer malgré toutes ces histoires d’horreur ?

Peut-être que vous vous dites maintenant : “Ok, j’ai plus envie, j’efface tout.” Réaction très compréhensible. Mais il y a aussi des personnes qui expliquent que le sugar dating les a réellement aidées – uniquement après s’être brûlé les ailes et avoir tiré les leçons.

Prenez cet article comme une boîte à outils, pas comme une interdiction. Si vous choisissez quand même de chercher un sugar daddy, gardez dès le premier jour une liste de limites non négociables, et la liberté de partir dès que quelqu’un essaie de les franchir. Aucun sugar daddy n’est assez “généreux” pour justifier de sacrifier votre sécurité ou votre santé mentale.